Urn Dancer

Urn Dancer
URN DANCER et Madame URNY

"myoglobinurie atypique du cheval" mémoire 2006









                               ETAT LESIONNEL ETIOPATHIQUE ;

                                          Cas particulier de la

                           MYOGLOBINURIE ATYPIQUE DU CHEVAL.

                                          Véronique DORISON



                                                    Mémoire
                            Fin de troisième année Etiopathie Animale
                                              Faculté de Rennes
                                                    Année 2006

                                                               

                           Directeur de Mémoire: Youenn MORVAN


                                                               


                                                Notes préliminaires.


Etat Lésionnel Etiopathique:
                                                                                                              
Etat pathologique dont la constance est maintenue dans le temps par le jeu interactif de plusieurs phénomènes pathologiques entraînant réciproquement leur continuité et assurant ainsi la permanence de l'état considéré.
                                                           Définition: Christian Trédaniel (p 43)



                  "Même dans le cas d'une maladie infectieuse, rien ne doit nous interdire de poser la question du pourquoi, tout au moins dans la Théorie."

                                            Christian Trédaniel.(p 98)


NB: Toutes les citations et définitions de ce mémoire faisant référence à Christian Trédaniel, fondateur de l'étiopathie, sont extraites de la 3ème édition des:"Principes Fondamentaux pour une médecine étiopathique." Ed.Avenir des Sciences.(23)
Il ne sera, par la suite, noté que les pages de référence dans l'ouvrage et les citations seront repérables par une police arial italique.



                                                       PLAN
________________________________________________________________

                                                INTRODUCTION


I/ Connaissances actuelles de la MA (1)à travers la littérature vétérinaire :
Confrontation à propos d’un cas/ Cas du Haras de la Chapelle à Vallangoujard.(Enquête de terrain)

           1/Historique et épidémiologie.

           2/PGO(2)et PVA(3)
               a/Races concernées
               b/Age/Sexe/Etat de santé apparent

           3/Facteurs environnementaux(VE) (3).
               a/Habitat et comportement alimentaire au pré.
               b/VE alimentaire et éléments d'agronomie.
               c/Conditions Climatiques et éléments d'écologie.
               d/Situation géographique.
               e/ Divers.


(1)Myoglobinurie Atypique
(2)Potentiel Génétique Originel
(3)Potentiel Vital Actualisé
(4)Variables d’Entrées                                          
                      

           4/SIGNES d'EXPRESSION de la MALADIE(VS)(1) et éléments para cliniques du diagnostic vétérinaire:

               a/Signes Cliniques:
·         Musculaires
·         neurovégétatifs
·         urinaires
·         cardiaques 
·         respiratoires

               b/ Signes biologiques :
   Myoglobinurie
   élévation des CPK et autres enzymes
   élévation du fibrinogène
   hypocalcémie

               c/ Ana Pathologie :
   musculaire
   autres appareils

II/ Pronostic
           1 / Données épidémiologiques actualisées
           2/ Hypothèses vétérinaires
           3/ Prévention actuelle
           4/ Traitements vétérinaires proposés

(1) VS:Variables de sortie

III/Rappels Anatomophysiologiques
                1/Système intestinal
                2/ Système musculaire
               
IV/ Diagnostic différentiel
               1/ Myoglobinurie paroxystique
                2/ Myosite
                3/ Maladie du muscle blanc
                4/ Maladie de l’Herbe
                5/ Divers : Intoxications par les végétaux, Botulisme.

V/ Hypothèses étiopathiques à partir de la relecture.
                 1/ PGO/PVA
                 2/VE
                 3/VS
                 4/Variable d’état
                

                                                 CONCLUSION

BIBLIOGRAPHIE

ANNEXES



                                                
                                               

                                                 INTRODUCTION



       En Automne 2002 la population équine française était frappée par une maladie qualifiée de nouvelle par les services vétérinaires : la Myoglobinurie Atypique(MA).
       En reprennant la littérature les premiers cas décrits l'étaient par une équipe scientifique écossaise en 1984.
       Les décès se font de manière foudroyante en 12 à 72 heures, précédés d'un tableau clinique neuromusculaire impressionnant. Peu de chevaux en réchappent.
     Il est rapporté que la population atteinte est constituée de jeunes chevaux, en bon état de santé apparent, élevés au pré. Il a été observé qu'un pré qui a été le cadre de cas de MA présente un risque tous les ans à la même période. Les recherches vétérinaires se font dans le sens d’une contamination où l’agent contaminateur n’a pas encore, à ce jour, été identifié.

     Ce cas nous intéresse dans la mesure où l'étiologie n'a pas été établie.
     Dans ce cas de figure la causalité du phénomène pathologique sera établie par le raisonnement vérifié.
(p 163)
     L’observation des variables de sortie exprimées permettra d'y aboutir par relecture, pour converger vers le système digestif.
 





I/ CONNAISSANCES ACTUELLES de la MA à travers la littérature vétérinaire: confrontation à propos d’un cas/ Cas du Haras de la Chapelle à Vallangoujard (Enquête de terrain)


 
                    1/HISTORIQUE et EPIDEMIOLOGIE :

     En 1986, une équipe de scientifiques écossaise, Hosie et coll.(14), décrit une série de cas, observés chez des chevaux au pré, en Automne 1984 et au Pringtemps 1985, à l’Est et au Sud Ouest de l’Ecosse, avec signes musculaires, émission d'urines rouges et évolution rapidement fatale. Le syndrome est baptisé Myoglobinurie Atypique.

   Myoglobinurie : en raison de l’émission d’urines rouges chargée de myoglobine, protéine musculaire libérée dans le sang suite à la rhabdomyolyse(1), puis retrouvée au niveau des urines.

   Atypique : pour l’opposer à la Myoglobinurie paroxystique déjà connue qui présente des caractéristiques cliniques proches et que nous reverrons dans le chapitre des diagnostic différentiels.


(16)  HOSIES B.D., GOULD P.W.,HUNTER A.R., LOW J.C.,MUNRO R., WILSON H.C.(1986) Acute myopathy n horses at grass in east and south east Scotland. Veterinary Record.119, 444/449.
(1) Lyse ou nécrose musculaire

      

        A partir de 1988 plusieurs autres cas sont rapportés dans la littérature vétérinaire :

En Angleterre, 1988 puis 1991, par Whitwell et al (21)

En Allemagne, 1997, Brandt et al (4)

   En Belgique, 2000,Delguste et al (7). 40 décès sont recensés en Wallonie. C'est à partir de cette étude que la recherche vétérinaire est organisée avec élaboration d'un questionnaire et recensement centralisé des cas.

 En Mai 2001 une enquête réalisée auprès de 19 facultés vétérinaires européennes permet de recenser plus de 40 cas récents dans 7 des pays sollicités. A l’Angleterre, l’Allemagne et la Belgique déjà concernées sont ajoutés l’Irlande, la Suisse, le Danemark et la Lettonie.




  (26)WHITWELL K.E.,HARRIS P., FARRINGTON P.G.(1988) Atypical myoglobinuria:an acute myopathy in grazing horses. Equine Vet. J.20,375/363
  (5)BRANDT K., HINRICHS U.,GLITZ F.,LANDES E.,SCHULZE C.,DEEGEN E.,POHLENZ J.,COENEN M. (1997) Atypische Myoglobinurie des Weidepferde. Pferdeheilkunde, 13, p27/34
  (8)DELGUSTE C., SANDERSEN C.,AMORY H.,CASSART D (2004) Myoglobinurie atypique chez des chevaux au pré : une série de cas en Belgique. Annales de Médecine Vétérinaire.

    

        En Automne 2002 la France est touchée à son tour. L’alerte est déclenchée le 7 Novembre par un vétérinaire sentinelle du RESPE(1) des Vosges. Un premier bilan établit au 14 Novembre 2002 faisait état de 52 cas dont 43 décès localisés dans 26 foyers situés dans l’Oise, le Val d’Oise, les Ardennes, le Haut Rhin, le Bas Rhin, la Somme, la Marne, la Manche, le Calvados.ANNEXE 1
Les cas du Haras de la Chapelle sont survenus à cette époque.
Une quarantaine de cas étaient à nouveau décrits en Belgique sur la même période.

     Un  bilan édité par le RESPE (17) fait état entre le 17 Octobre 2002 et le 30 Novembre 2002 de 86 cas(­67en France) dont 68 mortels dans 36 foyers(34 en France) répartis principalement dans l'Est et le Nord.
15 nouveaux cas dans 8 autres foyers ont été enregistrés au printemps et à l'automne 2003.
En 2004-2005, 75 cas suspects ont été recensés. 66 d'entre eux sont décédés. La répartition des foyers s'est élargie vers la Normandie et le Sud-Est. Les déclarations se sont cette fois échelonnées entre octobre 2004 et juillet 2005.


    Auparavant , avant les premiers cas "officiels "écossais de 1984, en Australie, au Canada, aux Etats Unis et en Belgique des tableaux cliniques analogues avaient été constatés et décrits de manière sporadique.


(1) Réseau Nationnal d’Epidémiosurveillance de la Pathologie Equine
(20)Communications du RESPE
ANNEXE I carte de la répartition géographique en France en  2002 RESPE


                   

2 /PGO et PVA:

     Les chevaux atteints sont décrits comme étant principalement de jeunes chevaux à l’herbage.
                        
                             a/Races concernées :

     Les races intéressées essentiellement sont les poneys, les traits et les chevaux de selle. Jusqu'à présent la maladie n'a jamais été signalée chez les ânes.(.) Soit des chevaux qui ne sont pas élevés pour leurs performances de « chevaux athlètes ». Nous verrons plus avant en quoi cette remarque a son importance. Il convient de la garder en mémoire.
Pour le cas du haras de la Chapelle, il s’agissait de chevaux de selle avec parmi eux un Mérens et un trotteur, faisant exception à la règle puisqu’il s’agit d’un cheval de sang. Mais la réforme de ce trotteur de plus de dix ans en cheval de selle joue sans doute sur son capital musculaire allant dans le sens de la remarque faite précédemment, nous y reviendrons.

                               b/ Age/Sexe/Etat de santé apparent :

      Plus de 50% des chevaux concernés sont âgés de moins de 4ans.
 75% pour 2002/2003 et 60% pour 2004/2005 concernent les moins de 5ans.
Il n’y a pas de sexe ratio. Aucune prédisposition de sexe n'a été retrouvée en France.
        Il est précisé dans tous les articles que les chevaux étaient en bonnes conditions physiques.
       Je préciserais pour ma part; en bonne conditions physiques "apparente". La bonne condition physique apparente n'excluant pas une baisse de PVA qui restera à évaluer.

        Cette "bonne condition physique apparente" permet juste d'écarter d’emblée des problèmes de malnutrition, maltraitance, sous alimentation évidentes, où les animaux sont retrouvés en état cachectique, le poil terne se raréfiant, l'état dentaire déplorable. Par contre la question, beaucoup plus subtile des carences, reste à garder en hypothèse à ce stade de notre appréciation. Ceci pour les variables d'entrée.
        Pour la variable d'état, ici le système vivant cheval, il reste a voir si les  fonctions endotropes ou exotropes des systèmes- tout particulièrement du sous-système digestif pour le cas qui nous intéresse- se trouvent en opposition avec le milieu extérieur. (p 125)

Pour le cas du haras de la Chapelle il s'agissait de chevaux tous âges confondus.
Cette exception qui confirme la règle nous fait émettre l'hypothèse, quant à l'âge, qu'il peut y avoir un biais de recrutement. Les chevaux de moins de 4ans sont plus souvent au pré qu'en box, n'étant pas encore débourrés et au travail pour ce qui est des chevaux de selle.








3/ Facteurs environnementaux (VE)

                             a/ HABITAT et comportement alimentaire au pré:

     Les chevaux touchés par la MA séjournent en pâture la majeure partie de la journée, en permanence pour la plus part. Le fait qu'ils aient ou non accès à un abris à disposition ne modifie pas la prévalence ni le pronostic.

Néanmoins il existe au moins un cas de cheval au box depuis plusieurs mois présentant un tableau de MA signalé dans un bulletin de la RESPE de février 2004 et concernant les cas de l’automne 2002. Il n’y a pas, sur ce cas isolé, assez de précision pour pouvoir l’utiliser hors du phénomène de l’exception. Il peut juste nous permettre d'envisager une hypothèse. Celle où on considèrerait uniquement la VE "facteur climatique" sans obligatoirement associer la VE "facteur alimentaire". Nous comprendrons plus avant la pertinence de cette remarque.

     Il est essentiel d'insister sur le fait qu'il s'agit d'animaux en captivité qui n'ont pas le choix du lieu de pâture hors des limites qui leur sont imposées. La notion d'apprentissage par les aînés que l'on peut voir en milieu sauvage n'a pas non plus sa place ici. Nous rapporterons pour étayer cette approche l'observation en Afrique aux premiers jours de la saison des pluies de troupeau d'éléphants où les plus âgés empêchent les plus jeunes de consommer l'herbe naissante. Ceux qui échappent à cette vigilance présentent des tableaux cliniques neuromusculaires proche de ceux décrit dans la MA du cheval. Ici encore les VE "facteur alimentaire"(l'herbe tendre naissante) et VE "facteur climatique"(pluies abondantes après des périodes de grand ensoleillement) sont au premier plan. Le choc thermique et hygrométrique modifiant la teneur en azote de la plante.

     A la différence des ruminants le cheval est capable de compenser la médiocre qualité nutritive de ses fourrages par une certaine surconsommation. C'est la notion d'ingestibilité qui correspond au niveau de consommation volontaire concernant un aliment laissé en libre consommation. Il est habitué à une consommation abondante qui pallie à une digestion médiocre. Seul le sel donne lieu à une consommation autorégulée, pour le reste l'homme se charge de garantir la qualité des apports et l'équilibre de la ration. Or dans le cas qui nous intéresse les prairies étaient le plus souvent sur pâturées, signale le RESPE. Autant dire que les qualités nutritives de la VE "facteur alimentaire" n’était pas respecté pour l'usage qu'en fait le cheval. L'application de la diététique du cheval serait à revoir. Lors des journées de l'Association vétérinaire équine française qui se sont tenues à Angers le 20 octobre 2005, le Docteur Jackie Tapprest du RESPE disait: "63% des chevaux survivants sont issus du groupe des chevaux complémentés en concentrés ce qui pourrait témoigner d'un effet protecteur d'une complémentation correcte par rapport à la maladie." Dans ce cas c'est le système "cheval+complément alimentaire" qui va mieux. Il y a eu déplacement du système de référence. Il serait bien plus intéressant d'évaluer les besoins nutritionnels du système vivant cheval dans un respect écologique du système vivant végétal. Ainsi les VE "facteur alimentaire" permettrait un PVA du système vivant cheval au plus proche de sa courbe de PGO.

     Dans son ouvrage sur l'alimentation du cheval, Roger Wolter exprime une mise en garde (p 33):"Attention, il importe de ne pas abuser de la remarquable aptitude du cheval à s'entretenir dans des conditions de faibles disponibilités fourragères. »
Il convient de:
a/ prévoir, en plus de grandes surfaces de pâturage, la distribution de compléments fourragers ou concentrés.
b/ veiller à un excellent abreuvement, même pendant les jours de gelées.
c/ tenir compte de la moindre résistance aux intempéries(.)Les intempéries peuvent favoriser le déclenchement de troubles musculaires(.)"(27)
        Cette VE "facteur climatique" semble essentielle dans la cas de la MA qui justement s'exprime par des troubles musculaires. Nous y reviendrons au chapitre concerné.
    
     Cette situation renvoie à la maladie d'herbe chez le mouton en se référent à la "loi de similitude".
" Tout effet a une cause et, prises dans des conditions semblables, des causes semblables produisent des effets semblables."(p 109).
Sous certaines conditions climatiques (VE "facteurs climatiques") bien précises; redoux suivit d'une petite gelée, vent de sud qui tourne dans la nuit , temps couvert. Et avec une herbe tendre de printemps (VE "facteur alimentaire"). Le berger sait qu'il doit garder ses bêtes à la bergerie s'il ne veut pas en perdre une grande partie. Ici c'est l'expérience du berger qui parle. Une expérience fondée sur l'observation de cas reproduits. (24)
Cette notion fait intervenir la mémoire apprentissage et la mémoire habitude du berger qui agit dans l'intérêt de ses bêtes en un comportement adapté par rapport au milieu extérieur.



(24) VOISIN André. Dynamique des Herbages. La maison rustique. PARIS.
Pour rappeler cet exemple, chez les éléphants, qui ne vivent pas en captivité, ce sont les anciens qui transmettent leur savoir, comportement conduit par l'analyse issues de leur mémoire apprentissage et de leur mémoire génétique, et ce pour les mêmes fins, à savoir un comportement adapté par rapport au milieu extérieur.(p115)

L'éleveur de chevaux n'a pas le même rapport de proximité que le berger. Cette cohabitation du berger avec ses moutons permet une observation de tous les instants. Par répétition des situations une expérimentation se fait et ainsi amène à établir des lois. Cet état de fait constitue une aide précieuse aux soins et  surtout à la prévention.
"Notre premier but est d'appliquer la loi de causalité au système vivant.( . ) de rechercher le pourquoi des phénomènes anormaux ou pathologiques."(p 31)
Pour l'instant la prévention de la MA s'applique dans le même esprit mais de manière large, sans observation affinée, en condamnant les prairies concernées et en rentrant les chevaux aux box d'octobre à décembre.

     Dans la littérature le nombre de cas par élevage varie de 1 à 14. Les chevaux atteints sont généralement stationnés sur une  même parcelle. Il est important de signaler que dans un même pré, des chevaux peuvent présenter aux prélèvements sanguins les même perturbations biologiques que leurs voisins de pré qui meurent de MA, sans exprimer eux même aucun symptôme. Ce qui renforce encore la notion d'importance du PVA dans la MA.

"On se trouve dans une situation d'actualisation du PVO dans un milieu extérieur hostile. Nous observons soit l'apparition de lésions structurales, soit la disparition pure et simple du système. C'est le mécanisme de la sélection naturelle brutale."(p 58)

     Tous les chevaux ne sont pas égaux devant la MA. Les vétérinaires mettent en avant un effet "dose-dépendant" pour expliquer cette différence, incriminant uniquement le phénomène extérieur supposé ingéré et non encore identifié. Ainsi considéré, seule la suppression du phénomène extérieur permettrait la guérison. Ce qui reviendrait à considérer que nous sommes face à une lésion Extra-Somatique où le phénomène extérieur tient lieu de lésion primaire. (p 43)
 
             Nous démontrerons que ce n'est pas le cas, avant tout parce que le phénomène extérieur n'est pas constant dans le temps et surtout que les phénomènes pathologiques qu'il engendre ne lui sont pas solidaires.

" La cause première ne nous intéresse pas ici. Celle qui nous intéresse, c'est bien la cause réelle, fixée, observable, qui se trouve obligatoirement à l'origine d'un ensemble de phénomènes qui en dépendent."(p 31)

             Je m'attacherais à démonter que la congruence d'un PVA en hypostase, en tenant compte des VE "facteurs climatiques" et "facteurs alimentaires" essentiellement, sur lequel intervient "peut-être" l'attaque d'un système vivant par un autre système vivant, favorise un état lésionnel étiopatique avec pour point de départ une atteinte du système digestif.

"Ce qui est important, c'est que l'accident, le phénomène extérieur a provoqué des dégâts qui, eux, sont bien présents, bien observables. L'accident, lui, appartient déjà au passé. Il n'a eu d'existence que dans l'instant et n'est, en fait que la conséquence d'un ensemble de circonstances aléatoires." (p71)


 (26)WOLTER R. Alimentation du Cheval. Ed. France Agricole.
Note: Roger Wolter, professeur de l'Ecole Nationale Vétérinaire d'Alfort.


     Dans le même esprit les vétérinaires mettent en avant qu’un pré "contaminé" présente un risque tous les ans à la même période. La réalité est que la MA réapparait dans les même conditions climatiques, à la même période de l'année, aux mêmes lieux et place. En résumé dans les mêmes conditions environnementales. Autrement dit avec les mêmes variables d'entrée. Nous en revenons à la "Loi de Similitude" pré-citée. p 109

   Cette hypothèse de risque reproductible est illustrée par le cas particulier d’un éleveur de poneys fjords des Ardennes belges. (5)
Cet éleveur a perdu un premier poney en 2000 sans avoir jamais eu auparavant aucun problème. Il a ensuite perdu une douzaine de poneys en remarquant que c’était toujours les mêmes terres qui, je le cite, « contaminaient » ses poneys. La solution pour cet éleveur qui se refuse à mettre ses fjords au box a été de condamner quelques unes de ses pâtures à certaines périodes de l’année et à donner du foin à volonté.


    Pour le cas du Haras de la Chapelle, tous les chevaux touchés étaient effectivement dans le même pré. Dans le pré limitrophe, en contrebas, séparé par un simple mur, il n'y a eu aucun cas. De même pour le pré séparé par le chemin d'accès où séjournaient deux poney très âgés à la retraite. Depuis cette triste expérience les chevaux sont mis en stabulation d'octobre à décembre.





(6) CHAUVEAU S. Cheval Magazine (Janv 2003) N°374 p62/64

     b/ VE ALIMENTAIRE et éléments d'agronomie.

      Les chevaux étant élevés au pré, l’herbe fraîche constitue, par définition, leur apport alimentaire principal. L’apport de complément alimentaire, tant foin que granulé, ne modifie statistiquement en rien la fréquence de la MA. Par contre, comme nous l'avons déjà dit, il a été rapporté lors des dernières journées de l'Association équine française que 63% des chevaux survivants étaient complémentés en concentrés. 

     La qualité d'un aliment se définit par son appétibilité, son ingestibilité
(Évoquée au chapitre précédent), sa digestibilité et sa composition nutritive. A la période de l'année considérée (l'automne) on est en présence d'herbe vieillie de peu de valeur énergétique car trop cellulosique. L'appétence étant moindre ,il y a sous consommation, compliquée par la faible digestibilité de fourrages trop ligneux. Le cheval est moins apte que les ruminants à tirer parti des aliments grossiers.

         Cet état de fait et les conseils sur la supplémentassion au pré cités page 11 de R. WOLTER, qui fait référence en matière d'alimentation du cheval, contribuent à ce que beaucoup d'éleveurs et de vétérinaires restent convaincus que la supplémentassion fait toute la différence alors que c'est à la qualité des pâtures qu'il serait bon de s'intéresser. Pour exemple le cas précité de l'éleveur de Fjord. Dans les esprits un cheval supplémenté au pré est en "bonne santé", donc ne "tombe pas malade". Raccourci que nous ne prendrons pas pour notre part. Nous rappelons qu'un état de "bonne santé apparente" n'exclu pas une baisse de PVA. Nous nous attacherons à démontrer les implications de la VE "facteur alimentaire" sous système digestif de la variable d'état cheval.
     
          Les prairies impliquées sont "dites" naturelles dans la majorité des cas avec une flore assez variée : ray-grass, dactyles, pâturin, trèfle. La composition floristique des parcelles n’a pas été systématiquement inventoriée. Des équipes des services de protection des végétaux ont cependant pu réaliser des recensements botaniques dans quelques foyers. Leurs conclusions définitives ne sont pas connues à ce jour. Cette analyse est à prendre en considération dans la mesure où l'isolement de plantes indicatrices renseigne sur les caractéristiques du sol: humidité, pH, teneur calcaire. ANNEXE 1

             Il ressort que les prairies concernées par les cas de MA sont majoritairement humides et bordées d’arbres. La présence de ruisseau n’est par contre pas systématique, ce qui élimine l’hypothèse d’une pollution directe par l’eau. De même pour une pollution de la nappe phréatique ou des eaux de ruissellement puisque des analyses faites en ce sens n'ont pas permis d'incriminer le milieu aqueux. Les types d'arbre sont très divers, sans prédilection mise en évidence pour certaines espèces.

     Il est préférable pour les prairies réservées aux chevaux d'avoir un sol bien drainé. Les prairies trop humides sont à éviter car leur sol acidifié et plus ou moins asphyxié porte des plantes dures, voir coupantes, peu appétentes, et dans certains cas déminéralisantes ( comme l'oseille), voir toxiques( comme la colchicine). Elles favorisent les infestations parasitaires. Leur utilisation en période humide aggrave le tassement par piétinement.

ANNEXE II: tableau 9 p 222 Alimentation de Cheval. R.Wolter

     Sur une prairie exploitée exclusivement par le cheval, des surfaces assez étendues (1/4 à 1/3) sont réservées aux déjections solides et se couvrent d'une flore variée à base de plantes hautes et dures. Par ailleurs des circuits perdent leur enherbement, notamment le long des clôtures et à proximité des abreuvoirs et des portes, qui sont dévolus aux rassemblements, aux promenades et aux attentes. Au total, environ la moitié de la surface totale se trouve réellement pâturée, voire sur pâturée au risque d'un épuisement des meilleurs gaminés au profit de plantes rasantes sous productives.(4)

     Le terme "naturelles" dans son emploi commun n'exclu pas les traitements par engrais et désherbant. En particulier le chaulage qui se pratique à partir d'un pH à 5.5-5.8. Le pH idéal d'une prairie se situerait entre 6 et 6.5. Une certaine acidité favorise l'assimilation des oligoéléments, notamment zinc et cuivre, par les plantes. La fertilisation a aussi ses exigences. Les légumineux sont particulièrement réceptifs aux apports en calcium et magnésium. Les gaminés sont favorisés par les apports d'azote et de potasse. Enfin l'exploitation rationnelle des prairies avec l'alternance des fauche-pâture et le choix des pâturages tournants permet de favoriser la repousse de l'herbe, l'équilibre écologique prairial et sa meilleure utilisation par l'animal. Ici se situe la place du système vivant végétale et son interaction avec le système vivant cheval. Les deux systèmes sont régis par les lois de la cybernétique l'un par rapport à l'autre.

              Au Haras de la Chapelle, le pré concerné par les cas de MA est traversé par  un ruisseau en contrebas, il est bordé d'arbre d'essences variées et est régulièrement  entretenu et engraissé.

(4) BERTRAND Yves(2005) Chevaux et Prairies. Ed France Agricole.  
  c/ Conditions Climatiques et éléments d'écologie:

     La plupart des questionnaires épidémiologiques récoltés font état de pluies abondantes, parfois avec des vents violents, faisant suite à des températures relativement douces pour la saison, dans les jours précédents l’apparition des cas de MA.

    Le propriétaire du haras de la chapelle se souvient qu'il avait fait particulièrement doux pour la saison dans les jours précédents le premier cas retrouvé décédé au pré. Mais que, juste la veille, il y avait eu une pluie très froide vers midi. Les douze autres décès se sont échelonnés sur les cinq jours suivants.

     Nous rappellerons que la saison est automnale, plus précisément sur la période Octobre/Novembre, avec quelques cas dans la littérature rapportés au printemps (étude écossaise) (16).
En France, les premiers nombreux cas déclarés l’ont été après la tempête qui a sévit en Octobre 2002.
Les déclarations s'échelonnent actuellement sur un temps plus long allant d'octobre 2004 à juillet 2005 pour les derniers cas.

     R.WOLTER (cité page 11) mettait en garde contre le caractère sensible du cheval aux intempéries, à plus forte raison à des variations climatiques brutale comme celle qui sont décrites.
     Par ailleurs on sait par exemple que le Ray-grass, qui est très largement utilisé en prairies pour sa facilité d'entretient et son rendement, réagit très vite aux variations climatiques.
(16) HOSIES B.D. GOULD P.W. HUNTER A.R. LOW J.C MUNRO R. WILSON H.C.(1986) Vet.Rec.119,444/449
    Nous voyons que les deux systèmes vivants végétal et cheval déjà en interaction dans le cadre de la VE "facteur alimentaire", sont tous deux sous dépendance de la VE "facteur climatique".
On peut même considérer que, si on part d'un système vivant végétal avec un certain PVA(le PVA1), subissant l'influence de la VE "facteur climatique", il voit une modification de son PVA(en PVA2). Sa structure est différente et donc sa fonction; digestibilité, appétence et nutrition pour le système vivant cheval dont il constitue la VE "facteur alimentaire".

    D'une manière générale en période de froid, le sucre descend dans les racines. En cas de redoux, la plante se remets en végétation et redevient succulente, les extrémités sont très appétentes. Par ailleurs la population bactérienne péri racinaire, celle qui va permettre l'ensemencement du tube digestif du cheval, est stable dans une certaine écologie, avec une fourchette d'adaptabilité. Les feuilles stockent la chaleur et  recevant les radiations solaires assurent la photosynthèse mais ont aussi un rôle de protection des racines auxquelles elles font de l'ombre, permettant de maintenir au pied un certain degré d'humidité qui respecte la population bactérienne péri racinaire.
       Comme le décrit Youen MORVAN dans son modèle étiopathique du végétal, cette population bactérienne péri racinaire est l'équivalent de notre population bactérienne intraluminale au niveau du tube digestif. D'où l'appellation de "milieu extérieur contrôlé" quand il s'agit de décrire la flore microbienne de la lumière intestinale, terme dont le parrainage appartient à Youen MORVAN(1) et que nous emploierons désormais.


(1)Youen MORVAN. Etiopathe Humain. Chargé de cours à la faculté libre de Rennes.
    En cas de choc thermique, il n'y a pas le temps à l'adaptabilité tant pour la population bactérienne péri racinaire et que pour la population du "milieu extérieur contrôlé".(MEC)

"Les variations du milieu restent le plus souvent comprises entre les limites d'adaptation du potentiel vital de chaque individu. Si les variations sortent de ces limites, il ne peut y avoir que manifestations pathologiques chez l'individu qui les subit."p 109

     L'une provenant de l'autre et ce dans un continuum puisque les déjections de l'animal vont éliminer des bactéries qui elles même vont réensemencer le sol. Il n'y a pas de frontières au sens strict entre le milieu extérieur ingéré (VE"facteur alimentaire"), le "milieu extérieur contrôlé"(MEC) qui se situe "dans" la variable d'état (VEt) mais toujours en continuité avec le milieu extérieur, et le retour au milieu extérieur par l'élimination en bout de chaîne des produits de la digestion et de la dégradation cellulaire et bactérienne(VS) 

     Dans le cas de tempêtes et de vents violents, est à prendre en considération le facteur psychologique comportemental "stress", VE "stimuli informatif". Le cheval, animal nerveux, est très sensible au stress.

          Nous pouvons en conclure et résumer que cette VE "facteur climatique" influe de différentes manières sur le système vivant cheval:

     1/Soit de manière directe:
                                               Le cheval, sensible aux intempéries, prenant un "coup de froid". En l'occurrence il s'agirait d'une sorte de "rhume" de l'épithélium intestinale avec œdème et sécrétion du mucus. Les caractéristiques du MEC s'en trouvent modifiées. Cette VE "facteur climatique" agit sur l'écologie du MEC en favorisant l'émergence de certaines souches de microorganismes. La flore, de saprophyte devient pathogène. D'où la possibilité de l'attaque d'un système vivant par un autre système vivant sans même qu'il ait besoin d'être ingéré. On comprendra que dans cette situation il n'est même pas besoin d'un agent spécifiquement agressif au départ. Par contre le système attaquant devient autonome afin d'assurer sa propre pérennité.

"Il est possible de classer les microorganismes en deux catégories. Ceux qui font partie intégrante d'un système vivant, et ceux qui sont étrangers, extérieurs à ce système.
Pour ceux de la première catégorie, ils vivent et se multiplient normalement  dans la cadre du système intéressé sans lui causer aucun dommage et en lui étant même favorable.
(flore saprophyte) Ce sont les perturbations de ce système, l'apparition de conditions d'environnement nouvelles qui vont déclencher une multiplication anarchique amenant les phénomènes pathologiques que nous connaissons.
Pour ceux de la seconde catégorie, c'est leur captation par un système vivant qui n'a jamais constitué leur milieu qui va provoquer leur reproduction abérrante par rapport à celle habituelle de leur espèce."p 137

Dans le cas d'exception, précédemment cité page 10, de ce cheval étant au box depuis plusieurs mois frappé par la MA, on pourrait imaginer que seule la VE "facteur climatique" aurait été déterminante. Dans ce cas, un état d'hypostase du système digestif  prédisposant a pu être suffisant.

"Pour qu'un système agresseur ou saprophyte puisse se développer, il faut que le système récepteur présente un état nécessaire et suffisant à ce développement."p97

     2/Soit de manière indirecte:
                                                    En modifiant les caractéristiques de l'élément ingéré. Nous avons vu l'importance de la VE "facteur climatique" sur le système vivant végétal. La VE "facteur alimentaire" s'en trouve modifiée dans sa structure et donc dans sa fonction. La modification se fait sur les caractéristiques même de la plante, teneur en sucre et en azote, et sur sa population péri racinaire.
                                                     En modifiant la réceptivité d'un cheval stressé par la tempête. Il s'agit là d'une VE "stimuli informatif", qui donne une réponse comportementale avec activation du système neurovégétatif sympathique. Ce qui ne peut aller que dans le sens de la majoration des signes cliniques retenus dans la MA.


                          
                   d/ Situation Géographique:

     Les aires géographiques, si on les situent par rapport au centre de la France, sont circonscrites plus au NORD, NORD EST( pour les cas belges et français) et NORD OUEST(pour les cas écossais).
Ces situations géographiques  résument et recoupent les deux critères précédemment cités de zones humides et d'une météorologie correspondante, avec les conséquences agronomiques qui en découlent. ANNEXE I

     On remarque que ce ne sont pas des régions où les chevaux sont élevés en complète liberté, comme par exemple dans les Pyrénées pour prendre l'exemple de la France. Il n'est donc pas possible de faire une étude comparative entre les animaux captifs concernés et des animaux, qui de par leur liberté, auraient le choix de leur VE "facteur alimentaire". On ne peut donc pas savoir non plus si l'expérience leur permettrait d'éviter une VE alimentaire spécifique, en particulier par le biais de l'apprentissage par les ainés, ni si cette éviction pourrait à elle seule écarter le risque de MA.


                        e/ DIVERS:

     L’hypothèse d’une intoxication suite à l’ingestion accidentelle d’aliments destinés à une autre espèce animale ( certains aliments pour bétail contiennent des substances toxiques pour le cheval) ou encore l’hypothèse d’une intoxication directe via des substances contenues dans des engrais et/ou des désherbants sélectifs peuvent être écartées sur la base des enquêtes épidémiologiques menées.

     Par contre, comme nous l'avons déjà évoqué, l'utilisation d'engrais et de désherbant, en sélectionnant la composition floristique et la qualité des sols, joue sur la flore digestive du cheval. Le cheval colonise sont tube digestif en ingérant des racines qu'il arrache. Il absorbe ainsi des bactéries et microorganismes telluriques dont la population varie en fonction des espèces végétales présentes, des conditions climatiques et de la composition des sols(pH, humidité, caractère calcaire). Nous ne serons trop insister sur l'importance de la prise en compte de la cybernétique des deux systèmes vivants cheval-végétal.

             L’hypothèse d’une contamination aéroportée, envisagée, n’a pas été retenue. Il n’y a pas eu d’études randomisées, à proprement parler, de la composition de l’air. La diversité des situations suffit à éliminer cette hypothèse.
 De même pour la prise de médicaments ou l'administration de vaccin. Le caractère aléatoire ne permet pas d'établir une loi.

             Certaines études faisaient état de toxines rendues accessibles par des branches tombées à terre du fait de coups de vent violents. Les prairies ayant effectivement souvent été décrites comme vallonnées, fréquemment traversées d'un ruisseau et entourées d'arbres .Cette caractéristique est également trop aléatoire pour être retenue. D'autant que pratiquement toutes les variétés d'arbre se plaisant les "pieds dans l'eau" ont été répertoriées.

             Un déficit en Sélénium et Vitamine E avait été évoqué, comme dans la maladie d’herbe que nous évoquerons ultérieurement en diagnostic différentiel, mais n’a pas été mis en évidence. L’existence de carences nutritionnelles pourrait uniquement jouer un rôle favorisant dans  une situation d'hypostase. Dans ce cas il ne s’agirait que d'un phénomène extérieur sans qu'il s'agisse d'un phénomène lésionnel.

                Il n'est pas non plus envisageable d'imaginer que tous les chevaux atteints de MA présente une même lésion vertébrale. On ne peut pas résumer la situation à une LEA(1). Même si la possibilité d'une lésion D8 puisse constituer un phénomène extérieur favorisant une situation d'hypostase du système digestif puisque la vascularisation de l'intestin grêle dépend de cet étage.
(1) LEA: Lésion Etiopathique Articulaire.

               Par contre nous n'excluons pas la possibilité de l'attaque d'un système vivant par un autre système vivant, soit ingéré, soit modifié au sain même du MEC, voir des deux coexistent. Nous rappellerons que la seule hypothèse vétérinaire est celle d'une lésion extra somatique avec ingestion d'un agent contaminant.

"Nous pouvons très bien nous trouver en présence d'une part, d'un phénomène extérieur constant, et d'autre part, de lésions primaires et secondaires, soit provoquées par ce phénomène extérieur (.), soit préexistantes à l'apparition de ce phénomène et lui servant de support. A ce moment, le problème thérapeutique sera double, puisqu'il s'agira d'une part, de supprimer les lésions composant la suite et d'autre part, de supprimer simultanément le phénomène extérieur."(p71)

     C'est à notre avis dans ce registre que se situe la MA.




          4/ SIGNES D’EXPRESSION de la MALADIE (VS) et éléments du diagnostique vétérinaire.

                        a/ SIGNES CLINIQUES : Ils sont d’apparition soudaine, brutale et imprévisibles dans l'état actuel des connaissances. Ils constituent un état de choc, un état d'urgence, pour les témoins qui sont amenés à assister les chevaux. La violence de l'expression des symptômes et la conclusion rapidement fatale dans la majorité des cas, mettent les services de soins en état d'impuissance et en situation d'échec. Ce caractère foudroyant fait toute la gravité dramatique de la MA.


              § Signes Neuromusculaires : -Ataxie
                                                                 -Raideur musculaire
    Le cheval atteint de MA se présente en état de faiblesse musculaire associée à une raideur musculaire importante. Il éprouve de la difficulté à se déplacer, voir il oppose un refus à se mouvoir.
Il lutte ensuite pour rester debout, jusqu’à l’impossibilité.
Il adopte une position en décubitus sternal (couché sur le ventre, membres repliés sous lui), évoluant rapidement en décubitus latéral (couché sur le flanc, membres étendus).
Des tremblements musculaires sont observés sur tous les groupes musculaires.

               § Signes Urinaires : - Emission d’urines rouges
     C’est l’élément caractéristique de la maladie qui lui a donné son nom.
Les urines prennent une teinte brune « chocolatée ». Nous verrons pour quelle raison dans la biochimie.


               §Signes Neuro-végétatifs :
         - Sudation
   -  Hypothermie
   -  Polypnée
   -  Tachycardie
  Le cheval se présente rapidement en sueurs  sans fièvre. Au contraire, si on prend sa température on la retrouve en générale inférieure à la normale.
La fréquence respiratoire augmente. Elle devient rapide mais aussi superficielle. La fréquence cardiaque augmente en parallèle.

     En ce qui concerne l'enquête de terrain, les témoignages recueillis sont beaucoup moins édulcorés et timorés que ne le sont les descriptions de la littératures. Toute la violence et la panique ressentie éclate. Au haras de la Chapelle un premier cheval a été retrouvé mort au pré sans signe d'alarme. Il s'agissait d'un cheval âgé. Chacun a pensé qu'il était mort de vieillesse. Rapidement dans la journée d’autres chevaux de la même parcelle présentent des signes neuromusculaires. Les services vétérinaires alertés évoquent en premier lieu un empoisement criminel et une enquête de police est ouverte. Les cas se multiplient et en cinq jours, quinze chevaux seront atteints, deux seulement en réchapperont. Plusieurs vétérinaires ont du être appelés en renfort. La cour du Haras de la Chapelle est transformée en hôpital de campagne, avec des tentes dressées sous lesquels sont pratiqués les soins. Les tableaux cliniques sont très différents d'un cheval à l'autre mais tous évoquent une grande souffrance. Il est décrit des chevaux agités, qui se jettent avec violence le long des murs de leur box, qui se tordent de douleur à terre. L'un a présenté une paralysie des muscles du cou le maintenant prostré, tête en bas, sans pouvoir déglutir. Il a du être euthanasié. Le propriétaire des lieux conclu très justement: "Ce sont des chevaux qui souffrent comme dans la colique mais ce n'est pas une colique."

     La souffrance est effectivement similaire puisqu'il y a lésion du tube digestif. L'absence de colique supporte deux explications; d'une part la rapidité de transmission aux autres appareils, d'autre part l'atteinte toute proximale du tube digestif, au niveau de l'intestin grêle. Le caractère fulgurant ne laisse pas de temps à l'évolution vers la colique qui implique une stase et intéresse le colon, partie plus distale du système digestif .





                        b/ SIGNES BIOLOGIQUES :

   Ils sont constitués par les analyses de sang et des urines. Ils permettent de confirmer le diagnostic en médecine vétérinaire.
   Si nous n'en tenons pas compte à proprement parler en étiopathie, puisqu'ils sont des examens para cliniques, il est important d'en avoir connaissance:
- d'une part parce qu'ils sont néanmoins des éléments mesurables d'une expression de la physiologie de tel ou tel organe
- et surtout pour permettre un dialogue compris avec les professionnels; vétérinaires, éleveurs, entraineurs, qui eux en tiennent compte avant toute chose.

   Les deux éléments para cliniques essentiels étant la myoglobinurie et l’élévation des CPK qui tous deux traduisent la destruction musculaire.

                        §La myoglobinurie :

     C’est par définition l’émission de myoglobine dans les urines. C’est elle qui donne sa coloration rouge caractéristique. Elle a donné son nom à la maladie. Nous ne sommes pas dans le cas d'une hématurie simple où là il peut y avoir situation de néphresie réflexe à causalité cervicale supérieure, de C0 à C4. (12 )
La myoglobine est une protéine musculaire qui se trouve libérée dans le sang, puis éliminée dans les urines à la suite d’une rhabdomyolyse, phénomène de destruction massive des fibres musculaires.
Le rôle de filtre des capillaires glomérulaires du rein, à fonctionnement artériolo-artériolaire, se trouve dépassé par l’afflue de cette macro molécule en excès.
Nous ne sommes pas dans le cas d'une hématurie simple où là il peut y avoir situation de néphresie réflexe à causalité cervicale supérieure, de C0 à C4.(12 )
L'émission d'urines rouges est un phénomène directeur puisque c'est un phénomène lésionnel qui possède les caractéristiques suffisantes pour permettre d'induire la lésion dont il dépend. Par contre il n'est pas du premier degré puisqu'il n'est nécessaire et suffisant à induire cette lésion.


                        § L’élévation de la CPK (Créatine Phospho Kinase) :

     Il s’agit d’une enzyme musculaire qui se trouve libérée dans le sang à la suite de la rhabdomyolyse. Le rôle de la CPK en physiologie musculaire est de catalyser l'ATP, source d'énergie, en Creatine Phosphate, puis en ADP. Ce qui permet la contraction musculaire. Elle est considérée comme l'enzyme dont l'élévation est la plus spécifique pour le diagnostic de la MA. Mais on la retrouve également élevée dans d'autre type d'atteinte musculaire, en particulier elle caractérise aussi la Myoglobinurie paroxystique. (comme la myoglobinurie d'ailleurs)
    
       Ceci pour rappeler qu'un bilan biologique pris isolément n'a aucune valeur. Le diagnostic se fait sur la clinique et l'anamnèse.

On peut retrouver également l’élévation d’autres enzymes:
-     LDH (Lactico Deshydrogénase)
-          AST (transaminase SGOT)
Qui sont augmentées dans les atteintes musculaires, hépatiques et cardiaques.
-          Ph Alc (Phosphatase Alcaline)
Augmentée dans les atteintes musculaires, cardiaques et osseuses.


-     GGT (Gamma Glutamyl Transferase)
-          Bilirubine
Dans les atteintes hépato-biliaires.

    Toutes ces enzymes, expression de la fonction, libérées dans le sang témoignent de la nécrose tissulaire, altération de la structure, au niveau des différents sous-systèmes du système vivant cheval.

"(.) Dans un système vivant, la fonction d'un système est indissociable de sa structure.Toute atteinte de la fonction se répercute sur la structure et l'impossibilité de la fonction amène la déstructuration du système."p 140



                        § Elévation du fibrinogène :

     Elle s’observe dans tout syndrome inflammatoire quel qu’il soit et n’a pas de valeur prédictive spécifique. Le fibrinogène est un précurseur de la cicatrisation. Son taux de base est moins élevé de 25% chez les végétariens, ayant une alimentation moins azotée. Pour ce qui est du cheval, qui a une alimentation végétarienne exclusive, nous rappellerons néanmoins que les prés sont enrichis en azote par engrais.



                        § Hypocalcémie.

     Tous les chevaux souffrant de myopathie montrent une hypocalcémie sévère.
Le calcium se trouve piégé au niveau musculaire. Cette hypocalcémie a une importance majeure dans la traduction musculaire clinique. Le calcium intervient avec l'ATP dans le relâchement musculaire, cette étape fonctionnelle n'étant plus possible les muscles restent tétanisés.
     Il n’y a pas dans la MA de véritable déséquilibre phosphocalcique. Habituellement, la régulation par la PTH (parathormone) et la Calcitonine, font qu'hypocalcémie et hyperphosphorémie vont de paire.
   Dans la MA, le taux de phosphates reste normal dans grande majorité des cas, l'hypocalcémie est isolée.

    Rappelons que le calcium est précocement réabsorbé au niveau de l'intestin grêle alors que le phosphore l'est tout au long du tube digestif. Ce qui est pour moi un argument supplémentaire en faveur d'une lésion primaire du tube digestif dès sa partie proximal.
A partir de cette lésion primaire se fait une suite étiopathique classique; à partir d'  une vasoconstriction réflexe, avec phénomènes lésionnels circulatoire et lésion secondaire circulatoire, et avec une instantanéité des réactions neurovégétatives, utilisant les voies sympathiques pour atteindrent les autres systèmes organiques.
Cette rapidité ne permet pas le temps à la régulation phosphocalcique. Les possibilités de l'adaptabilité sont dépassées.

     Pour ce qui est du cas du Haras de la Chapelle, un des deux chevaux sauvés présente une hypocalcémie durable qui n'influe pas sur ses performances physiques (ce cheval tourne en compétition). Par contre on ignore s'il était normocalcique initialement, avant toute atteinte.





                        c/ ANATOMOPATHOLOGIE :

      Le diagnostic vétérinaire définitif repose sur l’identification des lésions histopathologiques caractéristiques au niveau des muscles. Il s’agit malheureusement le plus souvent d’examens nécropsiques.
      Les lésions observées consistent en une décoloration des muscles squelettiques,  de type ischémique ( ce qui correspond anciennement au stade I degré 1 de la loi de décompensation spasmo-artério-baro-capillaire établie par J.F. GAUTIER(10)), avec parfois des hémorragie(stade I degré 2) et une nécrose(stade II degré 2).
     Les muscles touchés sont essentiellement des muscles riches en fibres lentes (fibres de type I) à savoir des fibres intervenant préférentiellement dans la respiration et la posture. Il s’agit de muscles rouges très vascularisés, riches en mitochondries et ayant un métabolisme aérobie.

    Rappelons rapidement que les chevaux touchés sont  principalement des chevaux de selle, de trait, et des poneys. En aucune façon des chevaux élevés pour leur capacité à la vitesse, dont le capital musculaire se traduit par une richesse en fibre de type II, rapides (a) ou intermédiaires (b).

     Actuellement l'équipe de recherche du Docteur Dominique VOTION, médecin vétérinaire de l'Université de Liège en Belgique, s'intéresse particulièrement au système mitochondrial, au vu de cette prévalence d'atteinte des fibres de type I.
Il s'agit pour nous d'une lésion secondaire, elle même responsable de phénomènes lésionnels.

(10) GAUTIER J.F. Constriction et Hémorragie capillaire ou : L’EFFET SARBACANE. RIME IV.Paris.



      Les dégénérescences musculaires intéressent également bien évidemment le muscle cardiaque, avec des signes de myocardite.

       Il a été aussi constaté une congestion pulmonaire avec des signes d'oédème pulmonaire, là encore par phénomène lésionnel circulatoire. Les muscles respiratoires, par destruction de leur structure, n'assurent plus leur fonction. Le poumon se sature en sang veineux sans que l'hématose puisse être menée à bien, d'où l'asphyxie.

    Sont également constatées des lésions des systèmes émonctoires: le foie avec vacuolisation des hépatocytes et le rein avec lésions de néphrose.

     Dans la littérature le tube digestif a été quelque peu négligé. Il n'y est jamais fait allusion. J'ai donc posé directement la question au Docteur Dominique VOTION qui fait actuellement référence sur le sujet quant à la recherche vétérinaire. Elle m'a confirmé que des lésions d'entérite ont régulièrement été observées.


II/ PRONOSTIC :

1/ DONNEES EPIDEMIOLOGIQUES :

                     Selon les derniers recensements du RESPE, le taux de mortalité est particulièrement élevé : de 83%.
Les décès survenant en moyenne 12 à 72 heures après le début des symptômes.

2/ HYPOTHESES VETERINAIRES : 
      
                                  Les données des enquêtes épidémiologiques et les examens complémentaires ont rapidement orientés les vétérinaires vers les hypothèses d’une intoxination ou d’une intoxication en relation avec l’environnement proche des animaux.
     L’implication d’un agent viral a été exclue. La contagiosité également.
     Les hypothèses les plus plausibles retenues par les vétérinaires pour le moment sont celles d’une intoxication par des végétaux ou, plus vraisemblablement, des champignons microscopiques (mycotoxines) qui se seraient trouvés, de par la saison et les conditions climatiques, en quantité plus importante que d’ordinaire dans l’environnement des chevaux atteints.

       On est là dans "un ensemble de circonstances aléatoires" dont "le phénomène extérieur" est "la conséquence". Pour nous le phénomène extérieur ne tient pas lieu de lésion primaire. Il ne s'agit pas d'une lésion extrasomatique. Il intervient  sur un système digestif en hypostase où se situe le point de départ de l'état lésionnel étiopathique.

     "Ce qui est important, c'est que l'accident, le phénomène extérieur a provoqué des dégâts qui, eux, sont bien présents, bien observables."
                                          Christian TREDANIEL

       Le fait que des chevaux non atteints d’une même parcelle avaient les mêmes anomalies sanguines à des valeurs moindre a fait conclure à un effet dose par les vétérinaires. Ce qui peut s'envisager dans la mesure où nous avons vu que les conditions climatiques modifiaient la population péri racinaire bactérienne. Pourquoi pas dans de plus ou moins grandes proportions.

       Une explication autre peut être également proposées, qu'une baisse de PVA ai prédisposé certains animaux à être touchés. Voir un PGO favorisant, avec au départ une plus grande richesse en fibre de type I.

       En fait ses deux éléments: effet dose,  baisse du PVA, peuvent s'envisager en congruence. Ils font partis de l' "ensemble de circonstances aléatoires."

        Plusieurs mycotoxines sont connues pour être toxiques, voir spécifiquement myotoxiques chez le cheval. La principale difficulté réside dans la recherche de toxine dans les prélèvements réalisés chez des animaux morts. La recherche de toxines s'est jusqu’alors avérée négative mais reste le problème majeur des équipes de recherche vétérinaire. En particulier celles de l’Université de Lièges qui collaborent avec l’Université de Berne pour la recherche de toxines de Clostridies.
         Depuis le 1er Mars 2003 une recherche subventionnée par la région Wallone est menée à l’université de Liège. Les analyses ciblées depuis 2ans par les vétérinaires belges sont restées à ce jour infructueuses. . Les prélèvements et recherches ont été effectués au niveau du sang, du foie, du rein et du contenu digestif
       L’hypothèse de la mycotoxine apparaît la plus probable par congruence d’un faisceau d’arguments : zone humide favorisant leur développement, période octobre/novembre connue pour l’éclosion des spores,  et le fait qu’un pré « contaminé » reste ensuite à risque (on connaît les « ronds de sorcières » pour les champignons communs qui, une fois qu’ils ont élu domicile en un lieu, réapparaissent chaque année.)
       Le problème est que, si mycotoxine il y a, cette variable d'entrée(VE) peut être particulièrement labile pour ne pas pouvoir être retrouvée au delà des premiers symptômes qui déjà sont des variables de sortie(VS) du système.

     "Sa particularité*consiste dans le fait que le phénomène extérieur déclenchant n'agresse pas directement la structure d'un système mais perturbe sa fonction" p77
*de l'état lésionnel étiopathique

       La recherche vétérinaire se polarise sur l’agent extérieur en tant que responsable direct de la pathologie. Or cet agent extérieur n’est pour l’instant pas identifiable. On se doute qu’il existe. On a de grandes présomptions sur sa nature. Mais on ne l’a pas spécifiquement isolé ce qui interdit pour le moment son éviction spécifique.

 "Si le phénomène infectieux ou parasitaire a pris un développement tel qu'il n'est plus redevable de la suite qui lui a permis son essor, il fait partie des phénomènes de la première catégorie et l'action directe contre l'agent est indispensable.
  S'il reste dépendant de la suite initiale, il reste un phénomène de la deuxième catégorie et la suppression de la suite responsable sera nécessaire et suffisante à sa disparition."p 99
"Le "terrain" est conditionné par une suite et l'agent microbien profite de ce mileu favorable pour se multipler." p161

3/TRAITEMENTS VETERINAIRES :

       Les articles sur le sujet précisent que les chevaux rescapés sont ceux qui ont fait l’objet très précocement de soins intensifs dans des cliniques vétérinaires. Il est préconisé d’administré le plus vite possible par perfusion de gros volumes de solutions de réhydratation, jusqu’à 100litres, ayant un effet
« Wash out ».
       Pour ce qui est de la guérison, le docteur Catherine Delguste, vétérinaire à l’université de Liège, avoue que c’est l’inconnu. Le peu de chevaux qui ont été soignés et sortis d’affaire ont subi des traitements différents et chacun d’eux a recouvré la santé plus ou moins rapidement. ( je cite) (6)
Le spécialiste précise de la maladie n'étant pas connue, le traitement ne peut être que symptomatique. (18)
Les expériences thérapeutiques n’étant pas reproductibles quant à leurs résultats on ne peut les ériger en loi.

      C'était le cas au Haras de la Chapelle. Deux chevaux ont réchappés sur Quinze sans qu'on sache pourquoi. Les mêmes soins, par les mêmes équipes vétérinaires, ont été prodigués à tous.

       On peut donc considérer qu’il n’existe actuellement aucun traitement allopathique de la maladie.
     

4/PREVENTION :

       La seule prévention actuelle est de rentrer les chevaux aux boxes dans la période à risque dont la détermination reste assez aléatoire puisque les déclarations s'échelonnent maintenant d'octobre à juillet et que des cas avaient été décrits au printemps en 1984.



(6)CHAUVEAU S. La mort est dans le pré. (Janvier 2003)
Cheval Magazine.N°374 ;p63
(18)LAFON Maud(Décembre 2005-Janvier 2006) Myopathie atypique: des avancées mais pas de certitudes. Cheval Santé N°41, 12/14


Les parcelles qui ont déjà été touchées par la maladie sont condamnées.
Cette reproductibilité fait référence au principe de causalité:
            "Tout effet a une cause et, prises dans les mêmes conditions, les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets."p 106

     Ces mesures de prévention ne peuvent, bien sûr, pas être appliquées aux prés qui n’ont pas encore été le cadre de cas de MA. Et pourtant, avant d’être concernées les parcelles précitées n’étaient pas à risque. Une modification du milieu environnemental du cheval est intervenue que nous ne sommes pas en mesure d'appréhender.
"Il faut admettre que pour qu'un système vivant existe, il est nécessaire qu'il possède génétiquement les données suffisantes pour résister à son environnement."p 136
C'est sur cette inconnue que se polarise la recherche vétérinaire.  On mesure là l’insuffisance de cette prévention et l’impuissance décevante où nous sommes.



III/ DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL:

       Trois pathologies du cheval avec atteintes musculaires, se rapprochent  en particulier de la MA.
       Quelques autres sont à évoquer en raison de concordances dans le tableau clinique ou l’anamnèse.
        Si le diagnostic différentiel est rapidement facile à établir, il est intéressant de les évoquer pour se rendre compte que la MA se trouve « à la charnière » de ces pathologies et ainsi s’aider à sa compréhension.


1/MYOGLOBINURIE PAROXYSTIQUE :

       Comme dans le cas de la MA il y a , par définition, émission de myoglobine dans les urines qui ont le même aspect rouge. Il s'agit la aussi d'un phénomène directeur qui n'est pas du premier degré. L’adjonction de l’adjectif

Urn Dancer

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